Sunday, May 27, 2012

Avec Google, la réalité augmente ...un peu trop vite!

A l'occasion du passage de ses véhicules "Street Views", Google a récolté des terabytes de données prélevées sur les réseaux Wifi traversés : emails, mots de passe, sites visités, photographies, etc. Comme le souligne le New York Times: "Google has yet to give a complete explanation of why the data was collected and who at the company knew about it. No regulator in the United States has ever seen the information that Google’s cars gathered from American citizens."

Le Vatican pénètre la réalité augmentée

Entre la masse des informations autrefois tenues secrètes, mais entretemps informatisées, et le monde du Web, ne subsiste qu'un délicat voile d'opacité. Qu'une personne indélicate le déchire, et ce sont des trésors d'information qui sont irrémédiablement versés dans notre grand Univers informatif.

Thursday, May 3, 2012

Fusion des réalités?

La réalité augmentée souffre d'un malentendu. Pour la plupart des gens, l'expression "réalité augmentée" désigne des applets sur smartphones qui ajoutent des éléments à la réalité ordinaire, traduisent en temps réel des panneaux de signalisation, ou des jeux en ligne toujours plus réalistes, etc. (ainsi des plus récentes lunettes Google et Oakley). Et c'est vrai! Pourtant, l'essence de la réalité augmentée se situe au niveau plus fondamental d'une accessibilité — certes théorique — de la totalité des connaissances et informations disponibles. Tous, nous avons virtuellement accès à la totalité des connaissances et informations disponibles qui forment une infosphère aux proportions océaniques, dans laquelle nous allons piocher au gré de nos besoins, au gré de nos envies. La distinction même entre la réalité augmentée et la réalité ordinaire perdra progressivement son sens. Ce qui se produit actuellement est une réintégration progressive de ces augmentations de la réalité dans notre concept "réalité". Autrement dit, ce que nous appelons aujourd'hui réalité augmentée, ce que nous tenons pour des gadgets qui se surajoutent à la réalité de quelques-uns, tout cela fera bientôt partie de notre réalité, de la réalité au sens strict.

Friday, April 27, 2012

De l'avatar à ...vous, en mieux ?

D'abord, Internet nous offrit l'opportunité de l'anonymat, c'est-à-dire de poster des commentaires, puis des articles, de manière anonyme sur différents forums.
Bientôt nous nous choisîmes un pseudonyme récurrent, qui tressa une manière de continuité entre ces bulles éparses. Ainsi naquirent nos avatars.
Avec la compénétration progressive des réalités matérielles et virtuelles, les traits de nos avatars s'affinent, jusqu'à dessiner un portrait qui nous ressemble de mieux en mieux (ainsi de Facebook).
Pour autant, la confusion n'est pas encore parfaite. Une distinction subsiste entre notre identité, et notre activité en ligne.
Cette distinction s'abolira-t-elle jamais ? ...

La réalité augmentée de François Schuiten

Ce que montre l'admirable création de François Schuiten et de Dassaut Industries est tout à la fois la magie de la réalité augmentée, et le fait que celle-ci n'en est encore qu'à ses premiers balbutiements. Sans doute la BD de Schuiten apparaîtra-t-elle dans quelques années comme l'équivalent de ces films muets des années trente auxquels elle rend hommage.

Monday, April 23, 2012

Postface à "La réalité augmentée"


POSTFACE à mon ouvrage "La réalité augmentée" - LA TECHNIQUE, ENTRE AMOUR INTÉRESSÉ ET CASTRATION IDÉOLOGIQUE (notes omises)

Face au progrès technique, deux attitudes intellectuelles dominent. La première consiste à s’en défier, à l’instar de Martin Heidegger, Ernst Jünger et Jürgen Habermas, ces figures stellaires de la pensée contemporaine qui continuent d’inspirer des générations d’intellectuels. M. Heidegger estime que la technique moderne « provoque » la nature en la mettant en demeure de « livrer une énergie qui puisse comme telle être extraite et accumulée » ; J. Habermas entend subsumer la rationalité technique ou instrumentale — fin, moyens — à la rationalité communicationnelle ; quant à E. Jünger, qui diagnostique « l’immense supériorité du royaume des Muses sur celui de la technique », et confesse qu’il s’arrangerait sans peine « de la technique et de l’état des sciences à l’époque d’Alexandre et d’Aristote, je les préférerais même », il institue le caractère « démoniaque » de la technique en appendice récurrent de son œuvre. De cette hostilité à la technique, il existe une multitude d’exemples.